l'industrialisation du Sénégal en marche

Budget orientée vers l’industrialisation du pays

Il s élève a 355.933.222.920 CFA en Autorisation d’Engagement (AE)  et   150 134 635 433 FCFA en crédit de paiement (CP).

Pour « un Sénégal industriel fort, souverain et durable, d’un pays qui relance ses champions nationaux, structure ses territoires, et ancre la transformation locale comme socle de sa souveraineté économique ».

La Commission des Finances et du Contrôle budgétaire, élargie à la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, a examiné et adopté, le 11 novembre 2025, le projet de budget 2026 du Ministère de l’Industrie et du Commerce, défendu par le Ministre  Dr Serigne Guèye DIOP.

LE PROJET DE BUDGET ET REPARTITION

Il s’élève à la somme de : 355 933 222 920 FCFA en Autorisation d’Engagement (AE) contre 50. 158 529 452 FCFA en 2025  et   150 134 635 433 FCFA contre 50 158 529 455 FCFA en 2025 en crédit de paiement (CP). Ce budget est réparti par programme comme suit :

-Pour le développement des pôles et filières industrielles compétitives : 109 milliards FCFA

-Pour l’accessibilité des produits et services, lutte contre la vie chère et modernisation du commerce : 33 milliards FCFA  ;

-Pour la défense commerciale et renforcement du positionnement commercial du Sénégal sur les marchés extérieurs : 2,2 milliards FCFA

-Pour l’accompagnement et financement des PME/PMI : 3,2 milliards FCFA

-Pour le pilotage et la gestion administrative . 2,4 milliards FCFA  

RAPPORT DE PRESENTATION

Le Ministre Dr Serigne Gueye DIOP a rappelé aux députés que « Sur instruction du Président de la République et du Premier Ministre, mon Département :

-a organise des états généraux dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des PME ;

-a élaboré une stratégie d’industrialisation et commerciale, traduite dans un livre blanc,

-a établi la nouvelle Lettre de Politique Sectorielle de Développement (LPSD), alignée sur la Stratégie Nationale de Développement (SND 2025-2029) et sur l’Agenda national de Transformation Sénégal 2050…. »

Le Ministre a relevé que  le diagnostic inclusif  a montré des contraintes  : « 

– Une économie fortement tertiarisée dominée par les services (60% du PIB), et constituée de peu d’entreprises, essentiellement de très petites entreprises faiblement compétitives.

-la faible transformation de nos ressources

– un déficit d’infrastructures industrielles et commerciales modernes, aptes à connecter les zones de production et à réduire les pertes post récolte… ».

Pour relever ces défis, relève-t-il : « la nouvelle Lettre de politique sectorielle du Ministère de l’Industrie et du Commerce a défini 5 programmes :

– « Développement des pôles et filières industrielles compétitives » ; 

– « Accessibilité des produits et services, lutte contre la vie chère et modernisation du commerce » ;

– « Défense commerciale et renforcement du positionnement commercial du Sénégal sur les marchés extérieurs » ;

– « Accompagnement et financement des PME/PMI » ;

– « Pilotage, gestion et coordination du secteur ».

𝗣ARMI LES PROJETS  INSCRITS AU BUDGET DU MINISTERE 

-Projet de plateforme industrielle intégrée de Touba

Coût total évalué : 83,6  milliards FCFA.

-Projet de renouvellement des installations de la SONACOS

Budget 2026: 25 milliards FCFA.

-Projet de développement industriel des filières arachide, oléagineux et sous produits

Budget 2026: 1 milliard FCFA.

Projet de développement industriel des filières fruits et légumes;

Budget 2026: 1 milliard FCFA.

-Projet de développement industriel des filières mil, fonio, sorgho

Budget 2026: 1 milliard FCFA.

-Projet de mise en place d’un agropole au Sud

Budget 2026: 40,9 milliards FCFA.

-Projet de promotion de l’entreprenariat durable et création d’emplois décents dans le Sine-Saloum  (agropole centre)

Budget 2026: 50,4 milliards FCFA.

QUELQUES REALISATIONS

Le Ministre a aussi rappelé quelques réalisations, notamment dans le domaine du commerce intérieur : « stabilité et maîtrise des prix, approvisionnements sans rupture et stocks satisfaisants, commercialisation correcte des produits agricoles locaux, respect des exigences de qualité et meilleure protection des consommateurs.

Pour renforcer le contrôle, il prévoit la création de 13 nouveaux services départementaux de commerce pour couvrir tous les 45 Départements.

 Concernant les réformes des chambres consulaires, un groupe technique travaille sur un nouveau cadre législatif et réglementaire.

Quant au Laboratoire National de Contrôle (LANAC), ses actions phares en 2026 sont, notamment :

– la prise en charge du contrôle qualité lié aux Jeux Olympiques 2026 et acquisition d’équipements nécessaires pour les Jeux ;

-la maturation puis mise en œuvre du projet de délocalisation et décentralisation du LANAC dans huit pôles.

En ce qui concerne le renforcement de la régulation du loyer, en 2026, il est prévu la modification du décret n°2023-446 du 1er mars 2023 pour transformer la CONAREL en une autorité administrative autonome, dotée d’une autonomie financière et de gestion, rattachée au Ministère de l’Industrie et du Commerce.

Dans le cadre des PME/PMI, le Secrétariat d’Etat aux PME/PMI avec les structures d’appui et d’encadrement (l’ADEPME, le Bureau de Mise à niveau (BMN), la Direction des PME (DPME), la Direction des PMI (DPMI), la Direction du redéploiement industriel (DRI) et la Direction des Stratégies industrielles (DSDI)) vont finaliser la Stratégie de développement des PME et PMI qui sera déclinée en Programme intégré de Promotion et de Développement des PME et PMI pour renforcer les synergies et optimiser les ressources.

L’ADEPME pour poursuivre avec succès l’accompagnement du secteur privé devra continuer à bénéficier du Programme ETER en 2026.

La SONACOS SA, symbole du redressement industriel de notre pays, entre désormais dans une phase stratégique de diversification et de modernisation ambitieuse: celle d’une filière oléagineuse nationale intégrée, capable de transformer, d’innover et d’exporter.

Sous l’impulsion du Conseil interministériel du 22 août, la SONACOS bénéficie d’un plan d’investissement de 25 milliards de francs CFA, destiné à moderniser son outil industriel et à étendre ses capacités à Médina Yoro Foula.

PROGRAMME NATIONAL DES AGROPOLES

 L’année 2026 sera celle de l’aménagement des plateformes des Agropoles Sud et Centre, et du lancement des Agropoles Nord, Ouest et Est.

Ces pôles agro-industriels s’appuieront sur de nouvelles unités de transformation, sur le renforcement des infrastructures de stockage et de distribution ainsi que sur des chaînes logistiques intégrées.

– les 20 plateformes logistiques de l’Agropole Centre seront transformées en véritables plateformes agro-industrielles, capables d’assurer le stockage, la transformation et la distribution régionale des produits agricoles.

-les 9 plateformes de l’Agropole Sud évolueront, quant à elles, en zones industrielles départementales, pour rapprocher la transformation des bassins de production.

HUIT POLES INDUSTRIELS REGIONAUX

 Ils couvrent les 14 régions et les 45 départements du pays, sous la coordination de l’APROSI.  Cette approche territoriale s’appuie sur trois leviers principaux :

– le développement de zones industrielles et agro-industrielles modernes, dont certaines seront érigées en Zones Économiques Spéciales à vocation exportatrice

– la mise en place d’un fonds de co-financement de l’industrialisation, pour encourager l’investissement privé ;

-la modernisation du commerce, avec la généralisation du VOC obligatoire et la création de boutiques de référence à travers le pays.

Ces zones accueilleront des projets structurants majeurs : la transformation du fer et de la bauxite, la production d’engrais à partir du phosphate, et le développement d’industries vertes et durables. Elles seront soutenues par des programmes transversaux tels que Gas-to-Industry, Gas-to-Power, le développement des corridors logistiques et des infrastructures numériques, pour renforcer la compétitivité de notre appareil industriel.

Dans cette dynamique, plusieurs projets territoriaux structurants marqueront la nouvelle phase d’expansion industrielle du Sénégal.

En Casamance, les plateformes de Boutoupa Camara-Counda et de Balingore, d’une superficie de 100 hectares chacune

Ces deux sites mobiliseront près de 120 milliards de francs CFA d’investissement et généreront 44 000 emplois, dont 14 000 directs.

Dans le Baol, le Pôle industriel de Touba – Khadim Rassoul, situé à Darou Salam Typ, s’étendra sur 183 hectares pour un coût de 83,6 milliards de francs CFA. Il permettra la création de 40 000 emplois, dont 13 000 directs, autour des filières agroalimentaires, pharmaceutiques, textiles, logistiques et de défense.

À Notto Diobass, dans la région de Thiès, un domaine industriel stratégique verra le jour  au service des filières de construction et de transformation agricole.

Un pôle industriel du phosphate et des engrais est en cours de développement à Matam, sur une superficie de 500 hectares. Des protocoles d’accord (MoU) ont d’ores et déjà été signés entre la SFI, le FONSIS et le groupe OCP, marquant une étape décisive dans le partenariat public-privé pour la valorisation des ressources nationales. Le projet prévoit la création d’une unité de production d’urée et d’ammoniac à partir du gaz naturel, dans le cadre de la valorisation locale des ressources gazières..

Enfin, le Hub Minier Régional, d’un coût global de 509 milliards de francs CFA, s’étendra sur trois sites : Kédougou, Tambacounda et Dakar–Thiès.
Ce projet d’envergure permettra de structurer un écosystème complet de formation, de recherche et de services miniers.

CES PERSPECTIVES S’ACCOMPAGNENT DE REFORMES INSTITUTIONNELLES MAJEURES.

La transformation du Programme national des Agropoles (PNDAS) en une Agence et l’APROSI en société anonyme, prévue en 2026, constituera un levier majeur pour mobiliser des ressources privées, renforcer les capacités d’investissement, et réduire la dépendance budgétaire de l’État.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique d’industrialisation, le ministère envisage, en relation avec le secteur privé et les services de l’Etat concernés, d’élaborer une loi sur l’industrialisation.

LA NOUVELLE POLITIQUE NATIONALE DE LA QUALITE

Elle sera mise en œuvre avec comme innovation majeure la création de la Haute Autorité de Normalisation et de Qualité, qui sera dotée de moyens conséquents afin de lui permettre de conduire les réformes et de développer l’infrastructure nationale de qualité.