ACTUALITES DU SECTEUR : Tournée économique du Chef de l État au Nord ; coopération entre le Sénégal et la Grande Bretagne ; livre blanc sur la politique industrielle et commerciale ; Appuis aux PME PMI ; capacités de stockages des produits agricoles .........

 

TOURNEE ECONOMIQUE DU CHEF DE L ETAT AU NORD

 Podor: « Le développement passe par la promotion de certaines spéculations, comme le riz »

Le président de la République a entamé sa tournée économique, le 12 juin 2025, dans le pôle Nord, à Ndiayène Pendao, dans le département de Podor. Le Ministre Dr Serigne Gueye DIOP a été partie prenante, vu l’implication de ses services.

Bassirou Diomaye FAYE y a visité les projets financés par l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA). À Podor, les résultats constatés, selon le Président, « permettront de faire face aux aléas du marché international en ce qui concerne le riz ».

Le Président s’est aussi rendu au Centre de groupage d’oignon de Boubé ; les casiers agricoles Bardiale 4 de la CSS situés dans la commune de Mbane.

Souveraineté alimentaire

Bassirou Diomaye Faye salue les efforts de la CSS

  Le Président   a salué à Richard-Toll, l’apport de la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) dans la quête de la souveraineté alimentaire au Sénégal.

Il s’est notamment rendu sur les casiers agricoles et installations industrielles de la CSS.  

« Cette volonté de la CSS mérite une attention particulière et un accompagnement de l’Etat pour qu’à l’horizon 2030, l’entreprise atteigne son objectif de faire passer de 140 mille tonnes à 220.000 tonnes sa production de sucre » a relevé le Chef de l État.

Société africaine d’ingrédients (SAF)

En finir avec la mévente et les pertes post récoltes

 En finir avec l’importation de la poudre d’oignon, surtout d’Inde et d’Égypte. C’est le sens de la construction de l usine de déshydratation d’oignon, la première du genre en Afrique de l’Ouest par la Société africaine d’ingrédients (SAF Ingrédients).  Basée à Ross Béthio, elle a été visitée par le Président de la République.

Elle a été réalisée grâce à la Société financière internationale (SFI) du Groupe de la Banque mondiale pour un financement   22 milliards francs CFA, sur une superficie de 4000 m2 et a une capacité de transformation de 50 000 tonnes par an.

Un Fonds d’investissement allemand pour l’agriculture et le commerce en Afrique, figure aussi parmi les partenaires qui ont facilité le montage financier de cette usine.

L’usine devrait aider à atténuer les pertes post-récoltes estimées à 30 % de la production estimée à 400 000 tonnes.

 Le Président va terminer sa tournée par une visite du nouveau casier agricole financé par la Banque arabe de développement économique en Afrique (BADEA) à Diama.

 POLITIQUE INDUSTRIELLE ET COMMERCIALE

Le livre blanc présenté au secteur privé

« Un nouveau tournant pour l’industrialisation. Le livre blanc sera remis au Président de la République et soumis au Premier Ministre ».

La politique industrielle et commerciale du Sénégal à l’Horizon 2050 constitue une stratégie a long terme, soigneusement élaborée, grâce à un comité scientifique accompagne par un cabinet. Elle a été présentée par le Ministre Dr Serigne Gueye DIOP, présidant le 5 juin 2025 la cérémonie de présentation du livre blanc sur la Politique Industrielle et Commerciale, au secteur privé en présence des partenaires techniques et financiers comme GIZ.

« Cette vision est le fruit d’une réflexion collective sur ce que nous voulons être en tant que nation dans un avenir proche et lointain. Elle doit être un levier fondamental pour exploiter les ressources naturelles du Sénégal et attirer plus d’investisseurs nationaux et étrangers ».

Trente-cinq contraintes ont été identifiées, liées notamment à l’absence de gouvernance adéquate, au cout élevé de l’électricité, a un cadre fiscal inadéquat, aux difficultés de financement des PME, a un cadre de contrôle dépassé…..

Cette nouvelle politique sera basée sur trois principes directeurs selon le Ministre « la co-construction et la co-planification avec les acteurs ; la large portée des reformes ; le rapport cout bénéfice avantageux ».

Parmi les axes stratégiques : « la mise en œuvre du Conseil national de l’industrialisation présidée par le Président de la République comme c’est le cas au Maroc, en France, en Afrique du Sud, en Malaisie ; la signature de Contrats avec les filières ; le patriotisme économique ; les financements innovants … ».

Du 7 au 8 octobre 2025, sera organise le forum de financement. Par la suite un road show permettra d’aller à la rencontre des partenaires, accompagne par le secteur prive.

Un comité permanent sur l’industrie et le commerce ou Delivery Unit se chargera du monitoring du processus.

Le Ministre relève : « nous visons :

-un Sénégal industriel : création de zones industrielles, notamment à Touba, Matam pour 100 milliards cfa , Ziguinchor …. ;

-une politique commerciale industrialisante ;

-des financements de 1000 milliards cfa avec optimisation des ressources de l Etat et la signature de PPP concernant les infrastructures marchandes… » 

Selon Dr Serigne Gueye DIOP, des impacts sont attendus « commande publique mieux élaborée ; augmentation des emplois industriels ; augmentation de la part des IDE dans le secteur manufacturé ; augmentation du nombre de normes appliquées passant de neuf a une portée de cent cinquante en 2029 , industries connectées au gaz…….

Les industriels sénégalais ont été représentés par Alla SENE de la Fédération nationale des Industriels du Sénégal affiliée a CNES-CNP. Il a recommandé de mettre le focus sur le secteur secondaire, particulièrement sur la catégorie industrie manufacturière créant beaucoup plus d’emplois que le secteur extractif par exemple,

Le secteur prive a aussi dénoncé le « cadre fiscal et douanier qui freine l’essor d’une véritable politique industrielle ».

Le coût de l’électricité a aussi été une préoccupation.

Toutefois a rassure Dr DIOP que « les textes sont entrains d’être revus, précisément sur les investissements, les impôts, les hydrocarbures, l’électricité……

Par ailleurs « le secteur de la distribution sera réadapté aux enjeux de l’heure avec les boutiques de référence pour l’écoulement des produits venant des agropoles et des zones industrielles ».

Pour Amath SOUMARE du MDES, « il faut plutôt mieux promouvoir l’économie de la connaissance, de la recherche en faveur des secteurs ».

OUVERTURE DE LA CHAMBRE DE COMMERCE BRITANNIQUE A DAKAR.

une passerelle pour les entreprises du Sénégal et du Royaume-Uni.

 L’Ambassadeur du Royaume-Uni Juliette John et le Ministre Dr. Serigne Guèye DIOP ont rappelé l’importance de la création d’une telle institution dans le cadre du renforcement des relations bilatérales entre les deux pays. Au nom du Président de la République et du Premier Ministre, Dr. Serigne Gueye DIOP a réaffirmé l’engagement de l’État « à promouvoir un partenariat juste, efficace et durable pour le bénéfice des peuples des deux pays ».

La première Chambre de commerce britannique au Sénégal, ouverte le 3 juin 2025 à Dakar, « témoigne d’une volonté commune d’encourager la coopération économique et le développement durable entre les deux pays », a déclaré le ministre Dr Serigne Guèye DIOP.

Il a estimé  qu’  « une chambre de commerce doit épouser toute la chaîne économique, c’est-à-dire le secteur primaire, secondaire et tertiaire, pour justement proposer les investissements ».

« Nous sommes fiers de notre partenariat moderne et gagnant-gagnant, fondé sur le respect mutuel et axé autour de 3 priorités partagées : la croissance économique, la sécurité et le développement durable », a déclaré Juliette JOHN, l’ambassadrice de la Grande Bretagne au Sénégal.

« Nous sommes les principaux investisseurs dans le secteur énergétique du Sénégal. Les sociétés britanniques investissent aussi dans les télécommunications, l’agriculture, l’éducation, le secteur public et les services. Au moins, cinquante entreprises britanniques opèrent maintenant au Sénégal. Elles sont dirigées par des entrepreneurs qui ont collectivement investi plus de 5 milliards de dollars, près de 2900 milliards de francs Cfa dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures, de l’agriculture, des télécommunications et des services » note l’ambassadrice.

Mme l’ambassadeur de Hollande reçue par le Ministre

L’Ambassadrice Carmen HAGENAARS  et  le Ministre   Dr. Serigne Guèye DIOP   ont discuté des ambitions du Sénégal dans les secteurs de l’industrie et de l’agroalimentaire. Les deux pays collaborent déjà dans le domaine de l’horticulture. Des solutions de stockage pour les oignons et la pomme de terre, ouvrent aussi la voie à de futurs projets collaboratifs.  

Monsieur le ministre a d’ailleurs lancé une invitation officielle au secteur privé néerlandais pour participer au Forum Invest In Sénégal, les 7 et 8 octobre 2025.

CREER DE NOUVELLES INDUSTRIES POUR VALORISER LE POTENTIEL SENEGALAIS

« Comment la technologie réinvente l’agriculture, les mines, le pétrole et l’économie bleue en Afrique ».

 « L’ambition du ministère du Commerce, est de rouvrir le maximum possible d’unités fermées, de travailler à la densification du tissu existant, de supporter les Petites et moyennes entreprises (PME) et les (PMI), les industries, mais également de créer de nouvelles industries ». Ainsi s’exprimait le directeur des Petites et moyennes entreprises (PME) au ministère de l’Industrie du Commerce, Henry CARVALHO, le 3 juin 2025. Il prenait part au deuxième Salon des industries africaines dédié à la souveraineté industrielle du continent. La Guinée, le Sénégal et le Gabon ont été à l’honneur de cette manifestation.

 « Ces industries vont permettre de valoriser le potentiel sénégalais, de créer des produits à haute valeur ajoutée, de profiter de la manne pétrolière et du gaz dont le Sénégal bénéficie aujourd’hui » a-t-il ajoute.

 Plus de 200 entreprises sont fermées au Sénégal selon une étude demandée par le Ministre Serigne Gueye DIOP. « Le gas-to industry également va permettre de fournir directement le gaz aux industries pour renforcer notre tissu industriel, renforcer la compétitivité de nos industries, de nos PME et de nos PMI”, a signalé le directeur des petites et moyennes entreprises.

Également, « Le gas-to-power va permettre aux Sénégalais et aux ménages d’avoir de l’énergie à bon prix».

Pour sa part, Roger THIAM, directeur de l’économie numérique et des partenariats au ministère de la Communication et des Télécommunications, a listé des contraintes liées au développement de l’industrie : prépondérance de l’informel ; prix élevés du carburant et de l’électricité pesant sur les ménages et sur les investisseurs ; pertes post récoltes….

Mr THIAM pense que le New Deal technologique sera d’un grand apport : « Nous pouvons augmenter, faire évoluer la contribution de 5% à l’accroissement du PIB numérique vers 15% de contribution d’ici 2035. Et donc, notre ambition, c’est de surpasser la contribution du numérique de 800 milliards à 2500 milliards de francs CFA d’ici 2035 ».

 CREER DES ENSEIGNES SENEGALAISES DE DISTRIBUTION DES PRODUITS LOCAUX

 Le directeur des petites et moyennes entreprises (PME) au ministère de l’Industrie et du Commerce, Henry Fall CARVALHO, a recommandé au secteur privé sénégalais, le 9 avril 2025    à Dakar, de s’inspirer de l’expérience de l’enseigne française Auchan pour ouvrir des espaces de distribution et de promotion des produits locaux.

« Les PME sénégalaises disparaissant souvent avant d’avoir trois ans, les entrepreneurs doivent recourir au Bureau de mise à niveau des entreprises pour atteindre un niveau de maturité élevé, ce qui leur donnerait plus de chance de réussite dans la création et l’exploitation de magasins comme ceux d’Auchan », a-t-il conseillé.

La création d’enseignes sénégalaises de distribution des produits locaux pourrait entraîner la baisse des importations, selon le directeur des PME

LE PROJET D’APPUI ET DE VALORISATION DES INITIATIVES ENTREPRENEURIALES (PAVIE)

 107 milliards de francs CFA afin de générer 492 633 emplois en finançant 51 212 initiatives entrepreneuriales

 « Notre pays a un seul problème, un seul défi à résoudre. C’est le défi économique, sur lequel nous devons désormais concentrer tous nos efforts. Le Projet d’appui et de valorisation des initiatives entrepreneuriales est l’un des programmes permettant de relever ce défi », a relevé le Premier Ministre Ousmane SONKO, en présidant, le 8 mai 2025 à Dakar, la cérémonie de lancement de la deuxième phase du PAVIE, Akinwumi ADESINA, le président du groupe de la Banque africaine de développement, a pris part au lancement de la deuxième phase du PAVIE.

 Il s’agit d’une initiative de la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ). Le PAVIE aura l’avantage d’aider à résoudre les problèmes économiques du pays, a assuré le Premier ministre, Ousmane SONKO.

La deuxième phase du PAVIE sera mise en œuvre suivant trois axes de souveraineté : alimentaire, industrielle et technologique, indique-la DER/FJ.

Le Projet est couplé à un vaste programme innovant de 3.000 fermes intégrées sur une superficie de 15 000 hectares répartis sur l’ensemble du territoire, associant agriculture et élevage.

Le bilan de la première phase du PAVIE

Avec un budget de 74 milliards de francs CFA, à savoir 40 milliards fournis par la Banque africaine de développement, 21 milliards de l’État du Sénégal et 13 milliards de l’Agence française de développement, cette phase initiale a permis de financer 24 628 initiatives entrepreneuriales, selon le Premier ministre.

Entre autres contraintes : défaut de formalisation des activités entrepreneuriales, les difficultés d’accès au financement et aux marchés, l’‘’inadéquation de l’accompagnement technique

 SOUTIEN A L’ENTREPRENEURIAT FEMININ

Problèmes de financement, de mentorat et d’accompagnement stratégique : 13 milliards en 2024 prévus

 ECOBANK Sénégal a lancé le 30 avril 2025    à Dakar, une nouvelle version de son programme Ellever, dont le but est de promouvoir l’entrepreneuriat féminin a expliqué le directeur général d’Ecobank Sénégal, Sahid YALLOU, en présence de la Directrice générale de l ADEPME Marie Rose FAYE.

Cette initiative concerne non seulement les petites et moyennes entreprises (PME) déjà en activité, mais aussi les femmes qui désirent se lancer dans l’entrepreneuriat.

 De 1,6 milliard de francs CFA en 2021, le financement accordé aux femmes pour le programme Ellever est passé à 13 milliards en 2024, selon la banque.

L’accompagnement concerne la culture financière, en marketing, en marketing digital ou en développement personnel. De 529 femmes en 2021, la clientèle d’Ecobank Sénégal pour ce programme est passée à 2 037 femmes éligibles en 2024, a indiqué le groupe bancaire.

« Ecobank est un partenaire historique de l’ADEPME dans l’accompagnement des PME, la structuration des projets, le financement de l’entrepreneuriat des femmes et leur automatisation. Ce programme permet aux entrepreneures d’avoir des entreprises viables et solides » a relevé Marie Rose FAYE.

SOUTIEN AUX PME
La Société Générale Sénégal  le  renforce avec Proparco

« Faciliter l’accès au financement pour ces entreprises, en permettant à la banque de réduire les exigences de garantie imposées aux emprunteurs ».

Le crédit aux PME reste faible : il représente moins de 10% du portefeuille bancaire au Sénégal contre une moyenne de 14% en Afrique de l’Ouest.

Société Générale Sénégal a signé le 29 avril 2025, un nouvel accord de garantie de portefeuille avec Proparco, filiale du groupe Agence française de développement (AFD). 

« Depuis six ans, près de 200 PME ont bénéficié de ce dispositif via la filiale sénégalaise du groupe bancaire français ». La Société Générale Sénégal collabore avec Proparco depuis 2005 et jusqu en 2023, 454 entreprises au Sénégal ont accédé à un appui financier via les garanties de Proparco, dans des secteurs comme le commerce, les transports et l’agriculture.

« Ce dispositif couvre jusqu’à 50% des prêts accordés aux très petites et moyennes entreprises. Il vise à améliorer l’accès au financement pour un segment qui représente 95% des entreprises au Sénégal, mais ne capte que 9,6% du crédit bancaire ».

Ce partenariat reconduit un mécanisme de partage de risque, en place depuis 2019, qui couvre jusqu’à 50% d’un portefeuille de prêts dédiés aux très petites, petites et moyennes entreprises (TPME). L’objectif est de faciliter l’accès au financement pour ces entreprises, en permettant à la banque de réduire les exigences de garantie imposées aux emprunteurs.

Cette garantie est la quatrième conclue depuis 2019 entre les deux institutions. Elle permettra à Société Générale Sénégal d’élargir son offre de financement à destination des PME, tout en limitant son exposition au risque de défaut.

Le partenariat s’inscrit dans la stratégie de la filiale de l’AFD visant à renforcer le financement du secteur privé dans les économies émergentes, en s’appuyant sur les acteurs bancaires locaux. Pour Société Générale Sénégal, cette collaboration soutient également sa mission de bancarisation et de développement du tissu entrepreneurial local.

Un contexte marqué par un déficit d’accès au financement

Au Sénégal, les PME représentent près de 95% du tissu économique. Toutefois, une part importante opère dans l’informel, ce qui limite leur capacité à accéder au financement bancaire classique. Le crédit aux PME reste faible : il représente moins de 10% du portefeuille bancaire au Sénégal contre une moyenne de 14% en Afrique de l’Ouest.

Les contraintes expliquent en partie la forte mortalité des PME, malgré leur rôle central dans la création d’emplois et la croissance économique. Plusieurs obstacles freinent la croissance des PME dans le pays :

-l’accès limité aux crédits,

-la fiscalité peu adaptée,

– la concurrence informelle,

-le manque de structuration.

LES PRODUITS LOCAUX

Ils ont le vent en poupe à Tambacounda, malgre les difficultés à obtenir une autorisation de fabrication et de mise en vente (FRA)

« fonio transformé, de la poudre de pain de singe et des jus locaux, maintenant, nous pouvons fabriquer du pain avec de la farine de fonio et du mil » .La transformation des produits locaux, en plus d’inspirer de nouvelles habitudes de consommation, connaît une forte croissance dans la région de Tambacounda, une dynamique impulsée et entretenue par les femmes transformatrices en dépit de contraintes se traduisant par exemple par des difficultés à obtenir une autorisation de fabrication et de mise en vente (FRA) a constaté l’APS. Elle a participé, le 13 avril 2025, à la Foire agricole régionale de Tambacounda organisée par Caritas Sénégal. 

 « À Tambacounda, notre principal obstacle, c’est le manque d’autorisation de fabrication et de mise en vente. Nous voulons exporter mais nous ne pouvons pas le faire sans ce document. Nous demandons des améliorations comme l’accès aux marchés publics et au marché international mais cela nécessite un certain nombre de conditions, dont la formation et l’obtention de la FRA », a rappelé l’exposante Mariama DIANE. Elle poursuit : « À titre d’exemple, si on transforme beaucoup de produits, la règle voudrait qu’on cherche une FRA pour chacun d’eux. Parfois, pour un seul produit, on débourse 50 000 ou 40 000 francs CFA afin d’obtenir une FRA. C’est un coût très élevé pour les femmes transformatrices ».

« Les entreprises de transformation locales ont tous les papiers nécessaires, sauf la FRA. Pour le moment, on nous la refuse catégoriquement. Les agents du service régional du commerce me demandent de trouver un siège à mon entreprise, je leur ai dit de venir chez moi pour voir comment je travaille, mais ils n’ont pas accepté », raconte Mme DIALLO, a l’APS.

 TRANSFORMATION DES PRODUITS LOCAUX

Solution à l’autonomisation des femmes : huit communes de Kolda et Sédhiou bénéficiaires

 Déployé dans huit communes des régions de Kolda et de Sédhiou, le programme ‘’Batonga’’ œuvre en faveur des jeunes filles et des jeunes femmes en zone rurale, 

Le programme ‘’Batonga’’ enrôle des jeunes filles âgées de 14 à 18 ans.  ‘’Il intègre également les femmes âgées de 18 à 35 ans. 

D’Ici 2030, l’objectif visé par la Fondation Mastercard, initiatrice du programme ‘’Batonga’’ est de ‘’créer 30 millions d’emplois dignes, plus précisément 6,2 millions en Afrique de l’Ouest, dont 70% pour les femmes’’, a indiqué 11 avr 2025  Coura Aïcha Ba, qui travaille pour la fondation caritative canadienne.

 STOCKAGE DES PRODUITS DE GRANDE CONSOMMATION.

Maersk Sénégal inaugure un entrepôt de 5.100 mètres carrés à Dakar

 « Faire du Sénégal un hub logistique régional compétitif, tout en accompagnant la croissance des industries de grande consommation »

 « L’ouverture de cet entrepôt s’inscrit dans la logique de transformer Dakar en un hub logistique régional, capable de rivaliser avec les standards internationaux, tout en s’adaptant aux réalités du marché africain », a noté la directrice pays Maersk Sénégal, Fatoumata BARRY,  la société de transport maritime international de marchandises.

Maersk Sénégal a inauguré, le 16 avril 2025 à Dalifort, un entrepôt de dernière génération, dédié aux produits de grande consommation.

 « L’entrepôt va permettre non seulement de booster la compétitivité, d’accélérer les échanges et de renforcer la connectivité entre le Sénégal et d’autres pays tels que le Mali et le Burkina Faso. La construction de cet ouvrage est un témoignage puissant de l’engagement de Maersk pour la durabilité, l’innovation et l’efficacité »  a souligne le secrétaire général du ministère de l’Industrie et du Commerce, Seydina Ababacar Sadikh NDIAYE.

L’entrepôt a été conçu selon les normes logistiques internationales les plus strictes afin d’offrir aux entreprises un stockage sécurisé, une gestion efficace des stocks et des solutions adaptées aux exigences modernes de la chaîne d’approvisionnement.

 Grâce à sa position stratégique dans la zone industrielle de Dakar, il facilitera l’acheminement rapide des marchandises vers les principales zones économiques du Sénégal et au-delà  a promis  Maerks

 L’entrepôt   va « renforcer la capacité d’entreposage et de distribution dans la région ouest-africaine, en répondant aux standards internationaux les plus exigeants. Plus de 60 % des besoins énergétiques du site sont couverts par des installations solaires », a relevé Thomas THEEUWES, le directeur régional de Maersk pour l’Afrique de l’Ouest.

La direction générale des douanes du Sénégal a assuré les dirigeants de Maersk Sénégal de sa volonté de faciliter l’exploitation de l’entrepôt. Son représentant   Malang DIEDHIOU, estime que la construction de cet ouvrage « est en droite ligne avec la vision des douanes du Sénégal, qui placent au cœur de leurs priorités la promotion de la compétitivité des entreprises ».

L’ÉTAT LANCE UN PROGRAMME NATIONAL DE CONSERVATION POST-RECOLTE

Prévision de la construction de 100 entrepôts agricoles et 20 chambres froides, pour une capacité de conservation globale de 250 000 tonnes

« Ces infrastructures frigorifiques modernes contribueront également à stabiliser les prix, à sécuriser les revenus des producteurs, et à améliorer l’accès des denrées locales aux marchés nationaux et internationaux ». Conformation à Tassette, par  le ministre Mabouba DIAGNE qui a procédé le 12 mai 2025   à la pose de la première pierre d’un hangar frigorifique d’une capacité de 2 000 tonnes.

Ce geste symbolique marque le coup d’envoi officiel du Programme national de conservation post-récolte, une initiative majeure destinée à réduire les pertes agricoles et à améliorer la compétitivité du secteur. Ce programme structurant prévoit la construction de 100 entrepôts agricoles et 20 chambres froides, pour une capacité de conservation globale de 250 000 tonnes, répartie sur l’ensemble du territoire national. La première phase vise une capacité initiale de 18 500 tonnes, concentrée dans six zones agricoles à fort potentiel : Tassette, Mboro, Notto Gouye Diama, Potou, Ogo et Mbantou. 

Le projet est mis en œuvre en mode Partenariat Public-Privé (PPP) avec l’entreprise espagnole INTERMAQ 2012 SL, spécialisée dans les solutions de logistique agricole.

EMERGENCE D’UN VERITABLE TISSU INDUSTRIEL

DANS LE SUD DU PAYS

Construction de la zone aménagée pour l’investissement (ZAI) de Médina Yoro Foula, dans la région de Kolda. L’APIX et la SONACOS s’engagent à sa réalisation

 L’Agence nationale chargée de la promotion des investissements et des grands travaux (APIX) annonce avoir signé avec la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (SONACOS), le 10 avril 2025, un protocole d’accord en vue de la construction de la zone aménagée pour l’investissement (ZAI) de Médina Yoro Foula, dans la région de Kolda (sud).

15 hectares ont été attribués à la SONACOS pour  implanter des infrastructures industrielles. 

AMENAGEMENT DES PERIMETRES MARAICHERS

ET ACCOMPAGNEMENT DES ACTEURS EN TECHNIQUES CULTURALES

 l’ADL et la SODAGRI en synergie pour  la valorisation des produits agricoles à Tambacounda

 De cette manière, les deux parties ambitionnent d’impulser la mise en place d’infrastructures rurales.

La Société de développement agricole et industriel du Sénégal (SODAGRI) et l’Agence de développement local (ADL) ont signé, 10 avril 2025   à Tambacounda, une convention de partenariat dont le but est d’augmenter la production locale et la valorisation des produits agricoles de cette région du Sénégal oriental. Elle a eu lieu en marge d’un atelier de deux jours à l’initiative des deux structures et portant sur le thème ”Programmes et potentialités agricoles de la région de Tambacounda”.

Dans le cadre de cette convention, il est attendu de la SODAGRI l’aménagement de périmètres maraîchers visant à promouvoir le développement des terroirs.  

 DYNAMISME TERRITORIAL DU POLE SUD

Balla Moussa Fofana évoque

les obstacles à l’essor économique

 «50% du PIB du Sénégal est généré uniquement par le pôle de Dakar, alors que, les sept autres pôles territoriaux disposent de ressources équivalentes et pourraient jouer un rôle déterminant dans la diversification économique du pays ».

 « Mettre en place des conseils de territoire dotés de bureaux exécutifs et d’établissements publics territoriaux, capables de porter les grands projets structurants nécessaires à la territorialisation de l’Agenda 2050 ». Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement des Territoires, Balla Moussa FOFANA a souligné les freins à l’élan économique du pôle sud, une zone riche en ressources naturelles, mais aux infrastructures et entreprises locales insuffisantes.

Il avait présidé le 4 mai 2025, a Sédhiou, la clôture des journées de concertation sur la réforme de l’Acte 4 de la décentralisation et l’évaluation de l’indice de dynamisme territorial du pôle sud, concernant la région naturelle de la Casamance.

Balla Moussa FOFANA a également affirmé que l’objectif affiché par les autorités est d’instaurer un cadre de gouvernance territoriale structuré, inspiré par les directives du président de la République et du Premier ministre, annonçant qu’il s’agirait de mettre en place des conseils de territoire dotés de bureaux exécutifs et d’établissements publics territoriaux, capables de porter les grands projets structurants nécessaires à la territorialisation de l’Agenda 2050.

Il a rappelé que la décentralisation actuelle repose sur neuf compétences principales, mais l’ambition est de rajouter d’autres domaines clés tels que l’économie et la compétitivité régionale, afin d’intégrer la Casamance dans le dynamisme économique national.

INDUSTRIE

50 EME SALON INTERNATIONAL DES INVENTIONS DE GENEVE

« Approche endogène de l’invention et de l’innovation : résoudre des problèmes concrets rencontrés au niveau local».

 Dix inventeurs sénégalais distingues : cinq médailles d’or, une d’argent et quatre de bronze

 Dix (10) lauréats sénégalais ont été distingués, sur les douze (12) représentants du Sénégal au 50e Salon International des Inventions de Genève, en Suisse. C’est suite à un appel à candidatures que l’Etat du Sénégal, à travers le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), a participé au cinquantième Salon des Inventions et des Innovations de Genève (Suisse) qui s’est tenu du 9 au 13 avril 2025.

 «Douze (12) inventeurs sénégalais ont été sélectionnés et ont représenté notre pays. Au terme des évaluations, 10 parmi nos 12 inventeurs ont été primés». Le Sénégal revient ainsi de Genève avec «5 médailles d’or dont 4 avec les félicitations du Jury, 1 médaille d’argent et 4 médailles de bronze». Parmi les médaillés d’or, Mme Nafissatou DIOP a été récompensée pour «une machine automatisant le décorticage, l’extraction et le raffinage du ‘’ditax’’, un fruit riche en vitamine C».

Son invention «remplace le procédé manuel long et inefficace, offrant une pulpe de qualité pour l’industrie agroalimentaire et facilitant la production à grande échelle».

Aussi, M. Diouma KOBOR a présenté «un Champ photovoltaïque curviligne et linéaire (CPCL) pour alimenter des sous stations ferroviaires, des stations de recharge rapide et des zones agricoles». Cette innovation « utilise les voies ferrées, autoroutes et clôtures inutilisées, fournissant de l’énergie solaire tout en réduisant l’impact environnemental ».

Cheikhou KANE s’est distingué avec « un procédé de traitement des phosphates d’alumine pour produire des engrais granulés (NPK), de l’alumine pure et des rejets utilisables dans le BTP ». Le procédé « permet de récupérer l’alumine et le phosphate par séparation chimique, avec un rendement élevé et compétitif ».

Autre invention, le moteur de M. Oumar Fall HAIDARA, quant à lui, « couple forces fondamentales magnétiques, gravitationnelles pour générer une propulsion », utilisant «des dispositifs oscillants et des interactions de champs de force ».

La cinquième médaille d’or est revenue à M. Adama KANE, inventeur de «Jokko Santé », « un système de paiement numérique sécurisé dédié à la santé », qui assure que « les dépenses de santé achats, dons, assurances sont traçables de bout en bout ».

 La médaille d’argent a été attribuée à M. Adama FAYE pour « un appareil automatique pour mesurer la vitesse de sédimentation sanguine, destiné aux hôpitaux ». Ce dispositif « améliore les méthodes manuelles et automatiques existantes, offrant des résultats plus précis pour le diagnostic de pathologies inflammatoires, infections et autres troubles médicaux ».

Par ailleurs, quatre autres inventeurs sénégalais ont reçu des médailles de bronze. Il s’agit de : Thiouroupe SENE, qui a conçu « une batteuse qui facilite le battage et le vannage de l’arachide » ;

 Mouhamed SY, auteur d’un « système de vaccination intelligent pour poussins » ;

Cheikhouna LO avec « une voiture solaire autonome » ;

 Moustapha NGOM avec « une technologie transformant les déchets plastiques en nappes écologiques sans transformation chimique ».  

INDUSTRIE ET CONDITIONS DE TRAVAIL

THIES Grogne au Cimaf/Sénégal

52 pères de famille licenciés réclament leurs droits

Licenciés «injustement», 52 travailleurs, employés au niveau de la nouvelle cimenterie dénommée Ciments de l’Afrique (Cimaf), un investissement marocain, implantée à Allou Kagne, dans la commune de Pout (Département de Thiès), ont tenu un sit-in, le  8 avril 2025, pour exprimer leur détresse. «Nous réclamons nos droits, nos indemnités», crie Boubacar GUEYE, porte-parole des 52 travailleurs licenciés. Aussi, voudrait-il, avec ses camarades, avoir une «réponse ponctuelle sur les raisons de notre licenciement, sans motif ni préavis».  

DEFICIT DE LOGEMENTS

Le Sénégal a un déficit de 400 000 logements, à grande échelle :  piliers pour  la résorption

 Le soutien de l’auto construction, la mobilisation du secteur privé et le renforcement des deux sociétés nationales chargées de ce secteur, la Société nationale des habitations à loyer modéré (SN HLM) et la Société immobilière du Cap-Vert (SICAP), sont les piliers de la politique de résorption du déficit de logements, a indiqué le ministre Balla Moussa Fofana, le 12 avril 2025  à Diamniadio. Il a présidé l’atelier consacré aux projets et programmes du ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires pour les cinq prochaines années. Le Programme national d’Accès au Logement et de la Rénovation urbaine (PNALRU) a été mis en exergue lors de la rencontre. Il ambitionne de créer 1000 logements d’urgence d’ici décembre 2025.

« Nous avons élaboré une stratégie de résorption du déficit de logements qui repose, pour la première fois, sur […] l’accompagnement de l’auto construction, la mobilisation du secteur privé et, surtout, le renforcement de nos joyaux, la SN HLM et la SICAP, a-t-il relevé.

Le Sénégal a un déficit de 400 000 logements, qui pourrait s’élever à 500 000 dans dix ans, si suffisamment d’efforts ne sont pas fournis, selon Balla Moussa Fofana. 

Selon lui, en moyenne, 54 % des revenus des Sénégalais servent à payer le loyer.

Le but de l’atelier du ministère est de définir les orientations à mettre en œuvre au cours des cinq prochaines années en matière d’urbanisme, de gouvernance territoriale, d’aménagement des territoires, d’habitat, de logement et de gestion du cadre de vie.

Pour la réalisation du programme de 500 mille logements sur les dix prochaines années, l’Etat devra mobiliser un budget prévisionnel de 10 mille milliards de francs Cfa (à raison de 15 à 20 millions l’unité). A ce propos, « une assiette de 4 000 hectares est ciblée à la sortie 5 de l’autoroute ”Ila Touba” pour abriter la zone industrielle du bâtiment, incontournable pour combler le déficit de logements ».

« Ce programme qui fait aujourd’hui partie des programmes sélectionnés dans le cadre des 60 projets prioritaires de l’Etat», a signalé le Ministre. Il a révélé que  18 mille hectares ont déjà été identifiés.

MARCHÉ SANDAGA Un violent incendie dévaste plusieurs bâtiments

Dans la nuit de samedi à dimanche, 7 avril 2025    un incendie d’une grande ampleur s’est déclaré au marché Sandaga, un des lieux les plus emblématiques de la capitale sénégalaise. Le sinistre, dont l’origine demeure inconnue, a causé d’importants dégâts matériels et affecté plusieurs bâtiments avoisinants. 

Alerte donnée, les sapeurs pompiers se sont rapidement rendus sur place pour tenter de maîtriser le feu.

PORT AUTONOME DE DAKAR 2024 :

un chiffre d’affaires en forte croissance

 « Le chiffre d’affaires du port s’élève à 77,34 milliards de FCFA, enregistrant une hausse de 9 % par rapport aux 70,76 milliards de 2023. Le trafic portuaire atteint, quant à lui, 24,58 millions de tonnes, soit 99 % des prévisions, et progresse de 7 % par rapport à l’an dernier ». Le point a été fait par le Directeur général du Port autonome de Dakar (PAD), Waly Diouf BODIAN a l’occasion de la Journée internationale du Travail, organisée le 1 mai 2025. Il a ainsi mis en exergue les résultats probants obtenus au cours de l’année 2024.

Le Port de Dakar rembourse ses dettes

 La Société Nationale du Port Autonome de Dakar (PAD) du Sénégal a procédé, le 19 avril 2025, au paiement des intérêts semestriels et au remboursement partiel du capital de son emprunt obligataire dénommé « PAD 6,60% 2020-2027 » pour un montant de 7,188 milliards de FCFA selon   FINANCIALAFRIK.

DOUANES ET PORT DE DAKAR :

un partenariat stratégique

Créer un écosystème portuaire résilient et attractif

 En réalité, ces deux structures sont interdépendantes. Le port génère 95 % des recettes douanières. Les deux institutions se sont rencontrées le 23 avril 2025 et ont annoncé la création d’un comité conjoint pour superviser l’arraisonnement des navires des lignes régulières, la signature prochaine d’un protocole d’accord pour mutualiser les ressources et dispositifs et des visites d’intégration sur le site du port de Ndayane.  

 INTERDICTION DE CIRCULER SUR LE TERRITOIRE MALIEN

AU-DELA DU 13 MAI

Le Ministère des Transports invite les gros porteurs au respect de  la mesure par les gros porteurs hors normes

 Depuis le 1er avril 2025, Bamako applique une interdiction stricte de circulation des gros porteurs hors normes, conformément au règlement 14 de l’UEMOA, entraînant l’immobilisation de plusieurs camions sénégalais aux frontières.

Grâce aux démarches entreprises par le Sénégal et à l’instruction du chef de l’État malien, un délai de 15 jours a été accordé pour le transit de ces véhicules sous escorte douanière.

Le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens (MITTA) avait invité les camions gros porteurs hors normes et hors gabarit au respect de la mesure des autorités maliennes d’interdire la circulation, sur leur territoire, de ce type de véhicules, conformément aux dispositions de l’Union économique et monétaire de l’Ouest africain (UEMOA), à la fin de la période de dérogation fixée au 13 mai 2025.

 COMMERCE ELECTRONIQUE

 FISCALITE NUMERIQUE

La Douane veut s’adapter grâce à la réforme du code des douanes

« L’économie numérique, qui représente 15% du PIB mondial, est un moteur de transformation en Afrique », Cheikh DIBA.

La prise en compte de la fiscalité de l’économie numérique est l’un des axes majeurs de la réforme en cours du code des douanes, selon Papa Thialaw FALL, directeur de la Réglementation et de la coopération internationale à la Direction générale des Douanes. Il prenait part, le 16 avril 2025    à un panel dans le cadre de la conférence internationale sur la fiscalité de l’économie numérique tenue à Dakar du 15 au 16 avril à l’initiative de la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF).

La Fondation est une institution panafricaine regroupant 40 Etats africains, et quelques institutions notamment l’Union africaine, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement  et le Programme des Nations Unies pour le développement.

Pour intégrer le commerce électronique, la Douane travaille sur un partenariat avec les plateformes de commerce en ligne. Thialaw FALL suggère alors d’élargir le dispositif d’Opérateur économique agréé (Oea) aux acteurs du commerce électronique. Lancé en 2024, ce dispositif permet de soustraire les grandes entreprises qui présentent certaines garanties, du point de vue de la conformité légale, de l’obligation de passer par les bureaux des douanes.

Civisme fiscal

Le Cabo Verde a « l’un des systèmes les plus avancés grâce à l’utilisation de l’Intelligence artificielle » et le Portugal exige des entreprises de faire leurs déclarations fiscales en ligne afin de minimiser les flux financiers illicites. Le Bénin aussi applique une fiscalité indirecte de 5 % sur la commission perçue par les Émetteurs de monnaie électronique (Eme). Le Ghana, a lancé, en 2022, une plateforme digitale, le e-levy, permettant de collecter une taxe de 1,5 % de la valeur des transferts électroniques.

Selon  Vishal GUJADHUR, directeur adjoint en Politique de développement et finance à la Fondation Gates qui accompagne le Ghana dans ce projet, « beaucoup de contribuables ont quitté la plateforme pour échapper à l’impôt. Ceci pose le problème du civisme fiscal en Afrique et justifie l’exploration de nouvelles approches».

Beaucoup de participants ont invité à s’inspirer de la Finlande où les citoyens se définissent comme des « happy taxpayers » (des gens heureux de payer l’impôt), avec un taux d’imposition le plus élevé au monde.

L’économie numérique, qui représente 15% du PIB mondial, est un moteur de transformation en Afrique, a souligné le ministre sénégalais des Finances et du Budget, Cheikh DIBA.

« En 2023, le Forum économique mondial a noté qu’au cours des dix dernières années, l’économie numérique a cru à un rythme 2,5 fois supérieur à celui du PIB de l’économie traditionnelle; alors que selon la Banque mondiale, elle constitue plus de 15 % du PIB mondial. En Afrique, l’économie numérique est un moteur de transformation”, a déclaré M. DIBA.

”Avec 70 % de la population âgée de moins de 30 ans, un taux de pénétration d’Internet en hausse (27 % en 2023), et une adoption massive de la monnaie électronique. « 1105 milliards de dollars ont transité par les comptes de mobile money sur le continent durant l’année écoulée, ce qui représente une augmentation de 15% par rapport à 2023 », a-t-il informé.   

Le Ministre DIBA a aussi souligné « la nécessité de relever des défis liés notamment à l’accès à l’électricité, aux flux financiers illicites et à l’absence de cadre harmonisé de la fiscalité numérique. L’accès à l’électricité́ reste un obstacle de taille. À peine 43 % de la population africaine bénéficie d’une fourniture fiable. Le continent enregistre une perte annuelle de 60 milliards de dollars en raison de la non-numérisation de la collecte des impôts et des flux financiers illicites. L’absence de cadre harmonisé de la fiscalité́ numérique limite la capacité d’action commune », a-t-il relevé.

Il a rappelé que le « Sénégal a adopté́ en 2023 une taxe sur les services numériques, ciblant les revenus GAFAM.

Le secrétaire exécutif de l’ACBF Mamadou BITEYE, a souligné qu’avec les changements très rapides dans le secteur de la digitalisation et les nouvelles niches financières qu’il englobe, il était important de préparer les Etats membres de l’Acbf à saisir cette opportunité. « Les questions de mobilisation des ressources domestiques figurent comme un pilier important de notre stratégie 2023-2027. C’est dans ce cadre que s’inscrit la conférence de Dakar.

 Le Directeur général des impôts et domaines (DGID), Jean KONE, a révélé que la mise en œuvre du Code général des impôts en matière de taxation du numérique, notamment la Tva sur le numérique, a permis de récolter un peu plus d’un milliard de francs CFA pour une première année d’application.

 SERVICES FINANCIERS :

Seules deux FINTECH parmi la centaine enregistrée au Sénégal ont obtenu un agrément, selon la BCEAO

 Evolution de ces start-ups technologiques qui concurrencent les acteurs traditionnels de la banque et de la finance.

« Lorsque vous subissez un préjudice avec votre porte-monnaie électronique, une fraude par exemple, vous n’avez personne vers qui vous retourner »

Seules deux parmi la centaine de fintech exerçant des activités au Sénégal ont réussi à disposer d’un agrément, a déclaré 9 mai 2025    le directeur national de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour le Sénégal, François SENE, en parlant du développement de ces start-up technologiques spécialisées dans les services financiers, lors d’un point de presse.

Le délai accordé à certaines d’entre elles pour le faire est arrivé à expiration depuis le 2 mai 2025, après deux reports de six mois. Un délai de quinze mois leur a été accordé selon François Sène.

 Une réglementation des fintechs exerçant des activités au Sénégal est entrée en vigueur depuis le 23 janvier 2024, selon M. SENE.

« Nous avons recensé une centaine de fintech au Sénégal, qui offrent des services à la fois aux banques et aux établissements de monnaie électronique. Seules deux fintechs ont obtenu un agrément de la BCEAO », a précisé M. SENE.

Mr SENE demande aux fintechs de se conformer à la réglementation qui encadre leurs activités. « Le Sénégal, sorti récemment de la liste grise du Groupe d’action financière, une organisation de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, fera l’objet d’un nouvel examen ‘dès le début de l’année 2026. Dès lors, il est important que l’on puisse consolider le dispositif national de lutte contre le blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme », a reconnu mr SENE.

PayDunya  devient la première Fintech agréée et habilitée à offrir une gamme élargie de services financiers et de paiement à ses clients au Sénégal. En Côte d’Ivoire, Sycapay a également été officiellement agréée en tant qu’établissement de paiement. 

GOOGLE SE CONFORME A LA LEGISLATION FISCALE SENEGALAISE

TVA de 18 % à partir du 1er juin :

À partir du 1er juin 2025, Google appliquera une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 18 % sur tous les services numériques proposés aux utilisateurs situés au Sénégal. Avec cette réforme, l’État sénégalais entend moderniser son système fiscal, élargir l’assiette du numérique et garantir une concurrence plus équitable entre entreprises locales et multinationales opérant en ligne.

Cette décision s’inscrit dans le cadre de la législation fiscale sénégalaise, qui impose depuis juillet 2024 une TVA de 18 % sur les prestations de services numériques fournies par des entreprises étrangères opérant en ligne.

Selon la Direction générale des impôts et des domaines (Dgid), le Sénégal a déjà encaissé un milliard de francs CFA au cours des cinq premiers mois d’application de cette taxe.

Sont concernés par cette imposition les services immatériels fournis de manière automatisée via des réseaux informatiques ou électroniques, tels que les abonnements à des plateformes numériques, les services de publicité en ligne, les téléchargements de contenus ou encore les services cloud.

Les entreprises technologiques étrangères, telles que Google, qui proposent des services numériques au Sénégal sans y disposer de présence physique, sont désormais tenues de collecter et de reverser la TVA à l’État sénégalais. Ce dispositif s’applique également aux commissions perçues par des intermédiaires étrangers lors de la vente de services numériques sur le territoire national.

Cette mesure vise à renforcer la base fiscale de l’État et à adapter le cadre fiscal à l’évolution des modes de consommation. En instaurant cette taxe, le Sénégal rejoint de nombreux pays ayant déjà mis en place des dispositifs similaires pour lutter contre l’évasion fiscale et accroître les recettes publiques destinées au financement des politiques nationales.

Pour les consommateurs sénégalais, cette réglementation entraînera une hausse du coût des services numériques, la TVA de 18 % étant désormais incluse dans le prix final des abonnements et achats sur les plateformes étrangères. Les youtubeurs, créateurs de contenu et consommateurs, sont aussi concernés.

Cette initiative représente également un défi pour les entreprises du secteur numérique, qui doivent désormais mettre en place les systèmes nécessaires pour calculer, collecter, déclarer et reverser la TVA à l’administration fiscale.

L’INDUSTRIE DU BUSINESS HALAL

Pour le financement de projets stratégiques et instruments de financement participatifs islamiques adaptés aux PME.

 Le Sénégal  a déjà émis plusieurs Sukuks, notamment une émission de 330 milliards FCFA en 2022. Le 10e Forum International sur la Finance Islamique : au delà des Sukuks, le business halal pour transformer l’économie ouest-africaine. « L’objectif est d’évaluer, entre autres,  les cadres réglementaires existants, comme l’instruction BCEAO n°008-12- 2018, d’identifier les obstacles normatifs et de poser les bases d’une coopération régionale renforcée ». Les 23 et 24 juin 2025, Dakar accueillera le 10e Forum International sur la Finance Islamique en Afrique de l’Ouest. Sous le thème : « Sukuks souverains pour le financement de projets stratégiques et instruments de financement participatifs islamiques adaptés aux PME », cet événement vise à positionner la finance islamique et l’industrie halal comme des leviers majeurs de souveraineté, d’inclusion et de développement régional.

Les Sukuks, obligations islamiques adossées à des actifs tangibles, se révèlent comme une réponse stratégique pour combler le déficit d’investissements publics et privés. Le Sénégal, pionnier dans la zone UEMOA, a déjà émis plusieurs Sukuks, notamment une émission de 330 milliards FCFA en 2022, illustrant la maturité et le potentiel de ce marché. Ces instruments financiers conformes à la charia permettent de mobiliser des capitaux tout en garantissant une participation réelle des investisseurs aux projets de développement, sans intérêts ni spéculation.

Le forum ambitionne de renforcer la place des Sukuks dans l’architecture financière régionale. Les Sukuks Corporate, en particulier, offrent une alternative efficace pour financer des projets d’envergure.

Le secteur halal : un marché en pleine expansion

Au-delà de la finance, le business halal représente une véritable révolution économique mondiale, avec une valeur estimée à plus de 6 200 milliards de dollars en 2023. En Afrique, ce marché demeure encore sous-exploité, malgré un potentiel estimé à 150 milliards de dollars.
Les secteurs clés : alimentation, cosmétiques, pharmaceutiques, mode, tourisme, médias… « La création d’un observatoire ou d’un réseau ouest-africain dédié à la finance islamique et à l’industrie halal pourrait ainsi favoriser une souveraineté économique fondée sur nos valeurs, notre capital humain et nos ressources » a proposé Djibril Gueye Ingénieur financier

MARCHE DES SUKUK

Le montant total des émissions en 2024 s’élève à environ 180 milliards de dollars

Selon la Banque mondiale, le marché des sukuk en 2024, s’élève à environ 180 milliards de dollars et le marché est en bonne voie d’atteindre le millier de milliards de dollars dans les prochaines années.

« Un sukuk est un titre financier conforme à la loi islamique et dont l’équivalent conventionnel le plus proche est l’obligation. Le montant total des émissions de sukuk en 2024 s’est élevé à environ 180 milliards de dollars, et le marché est en bonne voie d’atteindre le millier de milliards de dollars dans les prochaines années », note la Banque mondiale dans un communiqué le  9 avril  2025.

D’après la Banque mondiale, l’année 2024 a été marquée par un grand nombre de transactions internationales notables : l’Indonésie a émis un sukuk vert à 30 ans, l’Arabie saoudite, un sukuk d’un montant de 5 milliards de dollars, et la Banque islamique de développement, un sukuk durable de 2,5 milliards de dollars. Et ces transactions attestent de la profondeur de ce marché, dont les principaux émetteurs l’année passée ont été la Malaisie, l’Arabie saoudite et l’Indonésie 

D’où viendra la croissance en 2025 ?

 « La croissance annuelle des volumes de sukuk reste remarquable, mais la clé pour libérer tout le potentiel de ce marché, c’est d’attirer davantage d’investisseurs institutionnels conventionnels. En dehors des principaux centres financiers islamiques du Conseil de coopération du Golfe et d’Asie du Sud-Est (et de certains acheteurs réguliers de sukuk en Europe et aux États-Unis), les investisseurs institutionnels ignorent l’existence de ces titres ou les considèrent comme un produit exotique qui sort de leur mandat d’investissement.

Le développement du marché des sukuk pourrait véritablement décoller si un plus grand nombre de ces investisseurs les considéraient tout simplement comme des placements à revenu fixe, au même titre que les obligations », souligne la Banque mondiale.

Le sukuk vert, moteur clé du développement du marché « Les observateurs ont souligné, au fil des années, les points communs entre les sukuk et les obligations vertes. Ainsi, les deux instruments s’attachent à l’utilisation qui est faite du produit des émissions et font appel à des organismes de validation externes et indépendants (les conseils de la charia dans le cas des sukuk et les prestataires de conseil dans le cas des green bonds).

Surtout, tant les Sukuk que les obligations vertes offrent aux investisseurs des produits qui répondent non seulement à leurs attentes de rendement financier, mais aussi à leurs convictions éthiques », souligne la Banque mondiale. « Enfin, l’apparition de sukuk « verts », dont la première émission, par la Malaisie, remonte à 2017, a fini de rapprocher les deux produits. Depuis, les sukuk verts et autres sukuk durables se sont multipliés, pour constituer aujourd’hui environ 10 % du marché total des certificats d’investissement islamiques.

Les émetteurs sont divers : entités souveraines (comme l’Indonésie), instances supranationales (telles que la Banque islamique de développement), entreprises ou encore institutions financières. Malgré le verdissement de la finance islamique et les similitudes entre sukuk et obligations vertes, les deux instruments ont évolué en grande partie dans des sphères distinctes et n’ont pas conquis les mêmes cercles d’investisseurs et régions du monde. Le graphique cidessous montre la croissance des marchés des obligations vertes, des sukuk et des sukuk durables », précise la source.

L’« effet burger au tofu »

« De récentes initiatives visant à normaliser le marché des sukuk verts pourraient cependant permettre de jeter un pont entre ces deux univers d’investissement. La plus importante a été la publication en avril 2024 de lignes directrices sur les sukuk verts, sociaux et durables, élaborées conjointement par la Banque islamique de développement, l’Association internationale des marchés de capitaux (ICMA) et la Bourse de Londres.

L’édiction de telles orientations, qui émanent d’éminentes instances du marché, devrait avoir pour effet de présenter un produit mal connu (le sukuk) sous une forme familière et validée (le cadre bien établi des obligations vertes à impact social), susceptible ainsi de séduire de nombreux investisseurs classiques », explique la source. Et la Banque mondiale de poursuivre : « C’est ce que nous appelons l’« effet burger au tofu ». Lorsque, dans les années 1970, le tofu a commencé à se populariser aux États-Unis, la protéine à base de lait de soja était en effet inconnue de la plupart des Américains. Pour encourager des  consommateurs réticents face à un produit perçu comme trop exotique, il a fallu le servir sous une forme familière et bien connue : le fameux pain rond des burgers.

Dans notre analogie, le tofu est le sukuk, et le consommateur, un fonds de pension conventionnel auquel on proposerait pour la première fois ce produit. Quant aux lignes directrices, elles sont l’habillage qui pourrait permettre de rendre les sukuk moins étrangers à un public plus large d’investisseurs ».

 D’après la Banque mondiale, : « malgré les turbulences causées par une inflation persistante et les incertitudes géopolitiques, le marché des sukuk a été marqué en 2024 par l’arrivée d’un large éventail d’émetteurs et des transactions record tant en termes de volumes que d’échéances. Nous anticipons une poursuite de ces bonnes performances en 2025 et sommes convaincus que la finance verte jouera un rôle clé dans la montée en puissance des émissions de sukuk ».

QUALITE

COTE D’IVOIRE « Normaliss », un label d’hygiène alimentaire

pour une meilleure sécurité sanitaire des aliments

La Côte d’Ivoire a franchi un nouveau cap dans la garantie de la sécurité sanitaire des aliments avec le lancement, le 3 avril 2025, du label « Normaliss ». Destiné à assurer la conformité des entreprises aux normes strictes d’hygiène alimentaire, ce label représente un progrès significatif pour la protection des consommateurs contre les risques sanitaires

 Lancé par Bureau Norme Audit (BNA), un organisme de certification internationalement reconnu, « Normaliss » s’inscrit dans une démarche visant à garantir l’application des bonnes pratiques d’hygiène dans divers secteurs, notamment la restauration, les cantines et les boulangeries. Selon Mme Olga KOUASSI, Directrice Générale de BNA, ce label a été conçu « pour offrir aux entreprises un outil attestant de leurs bonnes pratiques et, ainsi, protéger les consommateurs ».

« Ce label est un levier pour renforcer la compétitivité des entreprises ivoiriennes, tout en assurant la santé publique. Il est particulièrement pertinent pour les Très Petites Entreprises (TPE), qui constituent l’épine dorsale de l’industrie agroalimentaire en Côte d’Ivoire », a-t-elle souligné lors du lancement.

  L’initiative a pour objectif de certifier les entreprises ayant adopté les meilleures pratiques, renforçant ainsi la confiance des consommateurs et contribuant à l’essor de l’économie locale. Après une première cohorte d’entreprises labellisées, 50 autres entreprises ivoiriennes sont appelées dans les prochains mois à rejoindre cette démarche de certification, ce qui témoigne de l’engagement croissant du secteur privé pour la qualité et la sécurité des aliments.

 Face à la recrudescence des scandales alimentaires, notamment dans les établissements de restauration rapide, ce label « Normaliss » pourrait jouer un rôle clé dans l’amélioration des pratiques d’hygiène, en particulier dans la petite restauration.

 AGRICULTURE

 APUREMENT DE DETTES POUR PRES DE 80 MILLIARDS DE FRANCS CFA

Secteurs agricoles, BTP et enseignement concernes

 « D’importants efforts ont été consentis pour apurer, pour une période de 4 années, les arriérés dus aux opérateurs agréés pour les semences et les matériels agricoles pour plus de 80 milliards de francs CFA. Sur un montant de 113 milliards constatés à la fin 2024, une somme de 70 milliards a été décaissée à la fin du mois mars 2025.

Il en est de même du secteur des BTP, où des paiements sur arriérés de 62,08 milliards ont été effectués et un montant de 66,7 milliards est prévu dans la LFI 2025 ».

Enfin, souligne le Président Diomaye FAYE, l’apurement des rappels, loin d’être exhaustif, a atteint les 19,53 milliards de FCFA, à la fin du mois de mars 2025, pour un effectif bénéficiaire de 9.479 enseignants. Il s’y ajoute des mises en solde concernant 1.198 maîtres et professeurs contractuels pour un impact budgétaire annuel de 5,79 milliards FCFA.

REPRISE DES EXPORTATIONS D’ARACHIDE

 25 mars au 15 juin 2025, sur toute l’étendue du territoire, les exportations sont de nouveau autorisées

 Le ministère de l’Agriculture a annoncé la reprise des exportations d’arachide suspendues, en fin octobre 2024. Une mesure qui vient, selon la circulaire du ministère, après que la SONACOS a atteint ses objectifs de collecte d’arachide chez les producteurs. Le ministre de l’Agriculture, Mabouba DIAGNE, par une circulaire datée du 29 octobre 2024, avait annoncé la suspension des exportations d’arachide. Une mesure qui vient d’être levée.

En effet, du 25 mars au 15 juin 2025, sur toute l’étendue du territoire, les exportations sont de nouveau autorisées.  

La SONACOS s’est retrouvée avec  209 000 t selon les producteurs. Les acteurs du secteur de l’arachide   s’accordent sur le fait que la meilleure politique agricole à adopter est de bloquer les exportations afin de permettre aux huiliers sénégalais d’acheter et de triturer eux-mêmes les graines pour répondre à la demande de consommation nationale.  

 UNE HAUSSE DES SURFACES EMBLAVEES DE RIZ ET MAÏS

dans la région de Matam

« Arriver à la scolarisation universelle dans les cuvettes. Cela permettra de diminuer de près de 40 % les factures d’électricité ».

 Les superficies emblavées pour les prochaines cultures de riz et de maïs sont plus importantes que les précédentes, en raison du soutien fourni par l’État aux producteurs victimes des inondations causées par le débordement du fleuve Sénégal en 2024 selon le  directeur général de la Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED), Alassane BA.

BA prenait part, le 8 avr 2025 à une visite des périmètres irrigués villageois de Hamady Hounaré, de Kobilo, de Matam et d’Orkadiéré, dans la région de Matam. Des semences, des engrais et d’autres intrants agricoles leur ont été offerts.

Pour lui « De grandes avancées ont été notées pour la contre-saison froide de maïs, avec 1 100 hectares cultivés, contre 400 l’année dernière. Pour la contre-saison chaude de riz, les superficies sont passées de 1 600 à presque 3 000 hectares ».

La solarisation ou l’installation de panneaux solaires dans les champs, dans le but de réduire le coût de l’électricité n’est effective qu’à Orkadiéré et à Kobilo. 

Podor : les producteurs invités à rembourser

leurs dettes contractées auprès de LBA

 Le directeur général de la SAED, Alassane BA, a exhorté les producteurs du département de Podor qui ont une dette auprès de La Banque agricole à « procéder au remboursement des prêts à temps pour la pérennisation des campagnes ».

Il s’exprimait, le 10 avril 2025, au terme d’une visite de suivi des campagnes de contre-saison chaude et froide, dans les périmètres de la cuvette de Donaye, Ndioum et Ndiayène Pendao.

Alassane BA a signalé que le projet Ngallenka-Amont était conçu pour 1200 hectares et sert à irriguer aujourd’hui plus du double. D’après lui, il y a une étude en cours de finalisation pour le schéma hydro-agricole pour Podor et Matam. « Déjà, des solutions sont proposées comme la station d’appoint et la solarisation, car le courant coûte trop cher », a rassuré le DG.

 COTON ACHETEE PAR LA SODEFITEX EN 2024-2025

Une hausse de 33 % de la quantité

 3.098 tonnes de coton ont été collectées dans la région de Kédougou, durant la campagne de commercialisation 2024-2025, contre 2 335 tonnes en 2023-2024, soit une hausse de 33 %, selon le chef du service régional de la Société de développement et des fibres textiles (SODEFITEX), Wally Léon FAYE. La superficie cultivée est passée de 2 089 hectares en 2023 à 2 352 hectares en 2024.

Les rendements obtenus dans la région de Kédougou sont de 1,317 tonne à l’hectare en 2024, contre 1,118 tonne à l’hectare en 2023, selon M. FAYE.

Le montant de la dette des producteurs de coton en 2024 était de 401 millions de francs CFA. Il était de 330 millions un an auparavant.

« Les producteurs ont remboursé 99 % de la dette », a indiqué Wally Léon FAYE, estimant que 700 millions de francs CFA ont été versés aux producteurs de coton en contrepartie de leurs récoltes.

Dans la région de Kédougou, la filière coton a été victime d’une pluviométrie surabondante, qui a inondé des champs, selon le chef du service régional de la SODEFITEX.

LES PRIX DU RIZ

Ils continuent à chuter sous l’impulsion des volumes indiens

Le scénario sur le marché du riz se confirme : le retour mi-octobre des exportations indiennes, après des mois de restrictions, a fait considérablement baisser les prix. Ceux qui pariaient en début d’année sur une baisse qui allait se poursuivre, ont eu raison.

La baisse n’a pas cessé depuis mi-octobre. Le marché s’est effondré un peu plus en avril, après l’annonce par New Delhi de la levée des dernières restrictions sur le riz brisé. Globalement, les prix ont chuté de 35% par rapport à leur sommet de 2024. La première explication, c’est que l’Inde est partie pour exporter autant qu’en 2022, une année record. Les dernières prévisions font état de 23 millions de tonnes qui pourraient être exportées cette année, voire 24 millions, selon le groupe Olam Agri India cité par l’agence Reuters. 

L’autre facteur qui explique cette baisse des prix est le niveau très élevé des stocks qui rassure les acheteurs et qui contribue à apaiser le marché. Rien qu’en Inde, les stocks de riz, y compris le riz non décortiqué, dans les entrepôts gouvernementaux s’élevaient à plus de 63 millions de tonnes au 1er avril, c’est près de cinq fois l’objectif fixé par le gouvernement indien de 13,6 millions de tonnes, selon l’agence Reuters.

Relance des achats 

Les stocks grossissent aussi en Thaïlande et au Vietnam, deux exportateurs qui n’arrivent plus à concurrencer les prix bas de l’Inde et exportent donc moins cette année. Au niveau mondial, on a dépassé 200 millions de tonnes de stock, c’est l’équivalent d’environ 38% de la consommation annuelle.

Début 2025, de nombreux importateurs hésitaient à passer commande, même après une première baisse des prix. Mais la chute qui s’est poursuivie les a convaincus de relancer leurs achats. Parmi eux, on trouve des pays africains, SénégalBéninNigeriaCôte d’Ivoire, mais aussi les Philippines.

Stabilisation des prix 

Ces achats ont certainement contribué à la stabilisation des prix. Ils ont arrêté de chuter depuis fin avril en Inde, au Vietnam et au Pakistan,  

Offre mondiale record

Le bureau météorologique indien prévoit des pluies de mousson supérieures à la moyenne pour la deuxième année consécutive en 2025, ce qui stimulera la production de cet automne. L’offre mondiale de riz, y compris les stocks, devrait atteindre un niveau record de 543,6 millions de tonnes contre 535,4 millions de tonnes l’année précédente et dépasser de 27% la demande cette année, selon les estimations de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Les riziculteurs africains en profiteront-ils ?

En raison des perspectives de production, l’Association indienne des exportateurs de riz s’attend à ce que les prix fluctuent d’ici à la fin de l’année dans une petite fourchette de 10 dollars autour de 390 dollars la tonne pour le riz brisé à 5%.

C’est une bonne nouvelle pour les consommateurs, mais pas forcément pour les producteurs asiatiques, ni pour les riziculteurs africains, car quand le riz importé est si compétitif, ils ont plus de mal à écouler leurs volumes sur les marchés urbains, et sont moins incités à planter l’année suivante. « Les politiques d’autosuffisance volent en éclats dès que les prix mondiaux baissent », résume Patricio Mendez del Villar.

PRIX AU PRODUCTEUR DU BLE

Plaidoyer pour l’homologation

Le président de l’association des producteurs de blé, Mouhamadou Moustapha SALL a plaidé pour l’homologation du prix et la création d’une filiale entièrement dédiée à cette spéculation à l’image de celle du riz pour booster sa production.

« Le seul problème que nous avons est celui de la commercialisation et pour régler cela il faut que le ministère du Commerce homologue le prix du blé. L’engouement pour la culture du blé est réel mais il faut encourager la production en fixant un prix rémunérateur à l’image de ce qui s’est fait récemment dans un autre pays de l’Afrique de l’Ouest», a-t-il relevé, le 10 mai 2025, en marge de la 3-éme édition de la Foire international de l’agriculture du Nord (FIAN) à Diama, dans la région de Saint-Louis (nord).

« Les surfaces emblavées ont augmenté au moins de 30 à 40% » selon Mr SALL.

« Il y’a  aussi bien des producteurs agrées pour les semences que des producteurs orientés vers la commercialisation qui ont aussi bénéficié de la subvention de l’Etat » a revele Mame Fama Kebe DIEME la représentante de la direction régionale du développement rural (DRDR), 

Pour sa part, le coordonnateur du Projet d’Appui au Développement des Filières semencières dans le bassin du fleuve Sénégal (PAFISEM), Assane DIOP,  a affiché sa volonté d’accompagner toute politique de l’Etat allant dans le sens du développement de la culture du blé.

Avec l’appui de la coopération italienne, est développée une recherche pour une multiplication des variétés culturales. Ce qui a été confirmé par Amadou Tidiane SALL, chercheur à l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA).

 La culture du blé est une réponse à la problématique de la souveraineté alimentaire, selon un officiel

Environ 20 hectares pour faire des activités de recherche.

« La promotion de la culture du blé dans le département de Podor et dans les autres zones agroécologiques du Sénégal est une réponse à la problématique de la souveraineté alimentaire prônée par les pouvoirs publics », a estimé l’adjoint au préfet, Ousmane SIDIBE, le 22 avril 2025, au terme d’une visite de chantier de la station expérimentale de Fanaye où l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA) est en train de produire des variétés de semence de blé. C’était en présence de la SAED et de la Direction régionale du développement rural (DRDR), de l OMVS etc.

L’ISRA est accompagné par le Projet d’appui au développement des filières semencières dans le bassin du fleuve Sénégal (PAFISEM) financé par la coopération italienne au profit des pays de  l OMVS.

 Le coordonnateur du PAFISEN (2022-2025).Assane DIOP, est revenu sur les objectifs de ce projet, qui vise à promouvoir la culture du blé pour lequel le Sénégal dépense beaucoup de milliards pour son importation.

 Amadou Tidiane Sall, chargé des recherches sur le blé à l’ISRA, a affirmé « qu’à la station, on a aménagé environ 20 hectares pour faire des activités de recherche. Donc la sélection d’un côté, mais aussi le maintien à la production des semences, des semences pré-bases de l’autre, destinées aux multiplicateurs agréés », a-t-il souligné.

SALL a indiqué que ce travail est conduit en parfaite collaboration avec les minoteries qui ont donné des gages pour se ravitailler en blé au plan national si le produit répond aux exigences de qualité et de quantité.

MECANISATION AGRICOLE

Création des centres de services de machines agricoles dans la vallée du fleuve Sénégal

 Une cérémonie de lancement du projet le 16 avril 2025 des travaux de création de deux centres de services de machines agricoles dans la vallée du fleuve Sénégal précisément à Dagana et Podor, dans l’arrondissement de Ndiaye, commune de Diama. Ce projet fait partie du programme de coopération au développement   de la République de Corée.  

« La création de ces centres répond à une ambition claire du gouvernement, celle de moderniser l’agriculture dans le Delta et la Vallée du fleuve Sénégal, la rendre plus performante, plus compétitive et plus durable », a déclaré Alassane BA, Directeur général de la SAED.

 Les Centres   auront, entre autres, pour mission principale, la mise à disposition de formation et le renforcement des capacités des agriculteurs sur l’utilisation et l’entretien des équipements. Le directeur adjoint du Ministère de la République de Corée, Kim Gyu Ahn, a rappelé que son pays a déjà atteint son autosuffisance en riz vers les années 70. « Et durant le processus, les dirigeants Sud-coréens ont réalisé l’importance de la mécanisation mais aussi des technologies agricoles ».