UNE VITRINE REGIONALE POUR LES PME, LES STRUCTURES D’ACCOMPAGNEMENT, LES INSTITUTIONS FINANCIERES ET LES INVESTISSEURS
« Nous devons travailler tous ensemble, pour que les banques et les systèmes financiers décentralisés financent davantage les PME, qui doivent avoir un meilleur accès aux ressources longues, avoir les garanties nécessaires et bénéficier des mécanismes de financement innovants ». Le Secrétaire d Etat Ibrahima THIAM dixit, le 7 novembre 2024, Bissau, a l’ouverture de la dixième édition du Salon des banques et PME de l’UEMOA.
La présidence avait été assurée par Son Excellence le Président de la République de Guinée-Bissau, Umaru Sissoko EMBALLO, en présence de représentants des huit Etats membres de l’UEMOA ; du Fonds Africain de Garantie et de Coopération Economique (FAGACE) ; de la Chambre Consulaire Régionale de l’UEMOA ; du Représentant résident de l’UEMOA ; de la BCEAO …. L’organisation du Salon a été faite sous la supervision du Secrétaire permanent Youepene Hermann NAGALOH.
La delegation du Sénégal pays invité d’honneur a été conduite par le Secrétaire d’état au développement des PME-PMI, Ibrahima THIAM, accompagné par la Directrice générale de l’ADEPME Marie Rose FAYE et d’artisans.
Ce Salon dédié aux Banques et PME de l’UEMOA « est devenu un rendez-vous incontournable de découverte, de partage d’expériences, d’enrichissement mutuel, en vue de proposer des solutions concrètes aux problèmes qui freinent le développement de nos PME » a relevé le Secrétaire d Etat.
Le thème de cette édition est : « Objectifs de Développement Durable (ODD) et transformation structurelle des économies africaines : rôles et impacts des PME de l’UEMOA ».
« En effet, les ODD nous renseignent également sur l’état de nos économies et par ricochet sur la situation de nos PME. Le dernier rapport régional de suivi des plans nationaux de développement ou des stratégies de réduction de la pauvreté (PND/DSRP) a révélé que les progrès réalisés dans la réduction de la pauvreté n’ont pas été significatifs et que les conditions de vie des ménages demeurent une réelle préoccupation dans tous les états membres de l’Union ».
L’une des recommandations fortes de ce rapport est le renforcement de la résilience des économies, à travers la diversification économique.
« Eliminer la pauvreté et la faim, assurer la sécurité alimentaire, l’éducation et la santé à nos populations, leur garantir l’accès à l’eau et à l’énergie, promouvoir une croissance économique, une industrialisation, offrir un travail décent à tous, assurer l’égalité entre les sexes, réduire les inégalités, instaurer la paix et atteindre tous les autres ODD d’ici 2030, supposent que nous ayons des PME complétives, agiles et durables » a-t-il poursuivi.
Représentant plus de 99% des entreprises au Sénégal et en moyenne plus de 95% des entreprises au niveau de l’UEMOA, les PME sont présentes dans tous les secteurs de notre économie et « aucune stratégie de développement ne saurait être viable sans leur réelle prise en compte » a – t il rappelé.
La transformation structurelle de nos économies reste tributaire de la résolution de ces difficultés qui assaillent nos PME : on ne peut plus « assister à la forte mortalité de nos PME dont plus de 60% disparaissent avant la fin de leur première année de création»
La situation est presque identique dans tous les pays de l’Union, nos PME sont confrontées à d’énormes difficultés qui freinent leur développement. Le Secretaire d Etat a rappelé que : « Ces difficultés ont, entre autres, pour noms :
– manque de compétitivité ;
-coût élevé des facteurs de production,
– difficile accès à un financement adapté, aux marchés et à la commande publique ;
-concurrence déloyale du secteur informel ;
-fiscalité inadaptée, manque d’innovation ;
-faible prise en compte de la démarche qualité,
-capacités techniques et managériales limitées ;
– insuffisance de ressources humaines qualifiées.
Ces problèmes récurrents et qui sont communs à tous les pays de l’Union prouvent simplement que la transformation structurelle de nos économies reste tributaire de la résolution de ces difficultés qui assaillent nos PME ».
La question du financement qui reste l’une des problématiques majeures de nos PME.
Le Secrétaire d Etat a révélé que « L’encours de crédits accordés aux PME, par les banques, en juin 2024, est environ de 14% au niveau de l’UEMOA, alors qu’il est de 9,6% au Sénégal. Ces taux restent très faibles comparés aux 95% de PME qui constituent le tissu économique de nos Etats et de leurs besoins immenses de financement.
Relativement au dispositif de financement de la BCEAO qui a apporté des avancées, le Secrétaire d Etat pense qu’ « il nous faut aller vers plus de réformes, pour mieux faire connaître ce dispositif aux PME, par une éducation financière adaptée. Il nous faut aussi améliorer le coaching des PME par les Structures d’Appui et d’Encadrement (SAE). Le cadre juridique des PME et de la commande publique doit aussi être amélioré ».
« En soutenant les PME de notre espace, nous ne faisons pas seulement croitre nos économies, nous construisons aussi des sociétés plus inclusives et durables ».
Le Secrétaire d Etat THIAM a, en outre, demande de favoriser un environnement propice à l’entrepreneuriat. Pour lui, cela passe par :
-« un renforcement de capacités,
-un accès facilité aux marchés et à l’information.
-développement des programmes de mentorat, pour permettre aux PME de devenir des acteurs clés de l’innovation et de la transition verte.
La cérémonie de clôture officielle de la dixième édition du Salon des Banques & PME de l’UEMOA a été faite sous la présidence du Premier Ministre de la République de Guinée Bissau Rui Duarte de BARROS.